Sur le pont : David Miller

David Miller, qui a remporté la médaille de bronze en classe Soling aux Jeux olympiques de 1972 à Munich en compagnie de John Ekels et de Paul Cote, a été intronisé au Temple de la renommée de la voile canadienne le 3 octobre 2021.

Conversation « Sur le pont » avec le navigateur de la Colombie-Britannique.

Félicitations pour votre intronisation au Temple de la renommée de la voile canadienne. Comment vous sentez-vous?
D’être intronisé au Temple de la renommée de la voile canadienne est un réel honneur qui signifie beaucoup pour moi. D’être reconnu avec tant d’autres navigateurs canadiens aussi talentueux est un rêve devenu réalité.

Vous avez remporté la médaille de bronze en classe Soling aux Jeux olympiques de 1972. Comment vous sentiez-vous lorsque vous avez réalisé que vous étiez sur le podium?
D’être sur le podium avec la médaille autour de mon cou était la journée la plus gratifiante de ma vie. Tout le travail acharné et les sacrifices semblaient être des souvenirs lointains et je pensais seulement à : « nous l’avons fait ».

Vous avez remporté cette médaille avec Paul Cote et John Ekels. Que vous souvenez-vous le plus d’eux?
Nous n’aurions pas pu remporter la médaille de bronze sans un grand effort de Paul et John. Paul était intelligent, fort, dur et quelqu’un qui n’abandonnait pas face au défi. John était le moteur du bateau pesant environ 230 libres, mais il a également contribué au côté tactique.

À l’exception de la médaille, quel est votre meilleur souvenir des Jeux olympiques de 1972?
Le meilleur souvenir que j’ai est la parade des grands voiliers. Quelques-uns des plus gros voiliers au monde sont venus et ont participé à cet événement. Ces voiliers, quelques-uns de 200-300 pieds de longueur, étaient tout un spectacle à voir et a aidé à l’ambiance pendant tout l’événement.

Ces Jeux olympiques ont été assombris par l’attaque des membres de Palestinian Black September sur des athlètes israéliens et des entraîneurs. Est-ce que ça a affecté votre préparation/votre performance?
Le meurtre tragique de neuf athlètes et entraîneurs israéliens était un choc pour nous tous. Les courses de voile ont été annulées pendant une journée mais sont reparties le jour suivant. Je ne crois pas que nous avons senti le même impact de cette tragédie parce que nous compétitionnons à Keil qui est environ à 500 milles de Munich. Nous n’avons pas eu aucune augmentation de la sécurité et nous avons été capable de nous concentrer à vérifier notre bateau et équipement en vue des prochains jours de compétition.

Aux essais olympiques de 1972, vous avez remporté les huit courses. Comment avez-vous réalisé cela?
Remporter huit courses aux essais olympiques a seulement démontré à quel point nous étions préparés. Nous nous sommes entraînés fort physiquement dans le gymnase alors nous étions en bonne condition physique. Nous avions un tout nouveau Soling au sommet de son art qui était rapide. Avant les essais, nous avons durement compétitionné en Floride, Californie et New York où nous avons terminé 5es aux Championnats du monde.

Comment cette expérience à Munich a eu un impact sur le reste de votre carrière?
Remporter une médaille olympique à Munich a eu un grand impact sur ma carrière.

Après avoir gradué de l’université, je suis allé travailler à la compagnie familiale de voile « Miller Sails ». En 1973, l’année après les Olympiques, j’étais invité par la classe Albacore à revenir à Ottawa et à participer aux Championnats nord-américains. La classe avait également invité un nombre de grands navigateurs en Dinghy de l’Amérique du Nord incluant Peter Barrett, un médaillé d’or olympique et vice-président de North Sails, une des plus grosses compagnies de voile au monde. Il y avait une flotte de 55 bateaux au championnat et devinez quoi? Nous avons gagné! Environ deux semaines après la régate, j’ai eu un appel de Peter Barrett me demandant si je voudrais lancer North Sails au Canada. C’était une opportunité incroyable pour moi et j’ai passé 35 grandes années avec North Sails. J’ai pris ma retraite en 2010.

Sans la médaille olympique, on ne m’aurait pas demandé de revenir aux championnats de Albacore, je n’aurais pas rencontré Peter Barrett et on en m’aurait pas demandé à joindre North Sails.

Vous avez également participé aux Jeux olympiques de 1964 à Mexico et de ceux de 1968 à Tokyo où vous avez respectivement terminé 4e et 7e. À l’exception de Munich en 1972 et votre médaille de bronze, quels ont été vos Jeux olympiques préférés et pourquoi?
Des deux Olympiques que j’ai participé avant ceux de 1972, j’ai préféré ceux de 1964 à Tokyo. Les Japonais ont tout donné afin de procurer un bel endroit et ont présenté les courses de superbe façon.

Étiez-vous nerveux de participer à vos premiers Jeux olympiques à Tokyo?
J’étais un peu nerveux pour mes premiers Jeux à Tokyo, mais une fois que les courses ont débuté, ma nervosité est partie.

Comment est-ce que Mexico en 1968 était différent de Tokyo en 1964 pour vous?
Le site pour les courses de voile aux Jeux de Mexico était à Acapulco alors c’était très différent de Tokyo. Il y avait plus un sentiment de tourisme. La température était plus chaude et plus humide qu’à Tokyo. Les vents étaient un peu plus légers à Acapulco.

À l’exception de votre médaille, comment Munich était différent de Mexico pour vous?
Aux Jeux de Munich, la voile était présentée à Kiel à environ 500 milles au nord de Munich. Les infrastructures à Kiel étaient excellentes et les conditions de voile variaient ce qui était bon pour de bonnes courses.

À la suite de votre carrière comme athlète internationale, qu’avez-vous fait?
Après de sérieuses compétitions internationales, j’ai continué dans l’industrie de la voile avec North Sails. J’étais avec la compagnie pendant 35 ans et j’ai pris ma retraite en 2010.

Que faites-vous maintenant?
Je suis maintenant retraité mais j’aime toujours participer à des courses et faire des croisières. Mais j’essaie d’éviter les journées froides et pluvieuses.

Que pensez-vous de la génération actuelle des navigateurs de haute performance au Canada?
Ce n’est pas facile de gagner une médaille olympique ou de championnats du monde. Il y a tellement de pays qui sont devenus plus compétitifs au cours des dernières années. Sarah Douglas est venue tellement près d’une médaille aux Jeux de 2020 à Tokyo, ce qui montre que nous pouvons compétitionner au plus fort niveau.